La vigilance numérique, la sobriété énergétique, la solidarité de proximité et la confiance dans l’information sont autant de leviers essentiels pour augmenter la résilience de la population et maintenir la cohésion nationale. Face à ces risques, la Belgique doit renforcer ses dispositifs de prévention et de réponse, mais aucun système ne peut être efficace sans la coopération active des citoyens. La vigilance numérique, la sobriété énergétique, la solidarité de proximité et la confiance dans l’information sont autant de leviers essentiels pour augmenter la résilience de la population et maintenir la cohésion nationale.
Une société résiliente parvient à absorber les chocs, à s’adapter et à se reconstruire sans perdre sa cohésion. La résilience militaire repose sur la capacité à répondre à une agression de manière rapide, efficace et répétée ; la résilience civile, sur la mobilisation coordonnée des pouvoirs publics, des citoyens et des infrastructures pour préserver la continuité des services essentiels.
C’est dans ce cadre que s’est tenue une table ronde qui a réuni quatre orateurs : Stéphane Lasseaux, député fédéral et membre de la Commission Défense nationale ; Thierry Closset, ancien officier de la Défense aérienne belge et collaborateur à l’Agence de Défense Européenne ; Benoît Thoreau, bourgmestre de Wavre ; et Charles Bracq, représentant de Génération Engagée. Les échanges se sont structurés autour de quatre axes : la sécurité énergétique et les infrastructures critiques, la cybersécurité, la cohésion sociétale et l’engagement citoyen.
Sécurité énergétique et cybersécurité
Sur le plan énergétique, les intervenants ont souligné le rôle crucial des communes, premières à devoir réagir en cas de crise. Plans d’urgence, coordination des services et autonomie énergétique — via générateurs ou énergies renouvelables locales — sont des leviers concrets pour limiter les effets d’un black-out. Un arrêt complet du réseau coûterait à la Belgique environ 125 millions d’euros par heure. L’idée d’un « sac de survie » promue par la ministre Hadja Lahbib a été saluée pour sa portée pédagogique, rappelant que la préparation individuelle fait partie intégrante de la résilience collective.
La cybersécurité constitue l’autre pilier majeur. Depuis la création du Cyber Command en 2022, la Belgique s’est dotée d’un cadre militaire dédié à la défense numérique. Mais la sécurité ne peut reposer uniquement sur les institutions : la sensibilisation des citoyens, la formation dès l’école, la vigilance dans le partage de données ou la lutte contre la désinformation sont autant de dimensions essentielles. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’intégrer l’éducation à la cybersécurité et à l’esprit critique dans les cursus, afin que les jeunes générations deviennent un maillon fort de la résilience nationale.
Cohésion sociétale et engagement citoyen
La cohésion sociétale constitue le socle de toute résilience. Sans confiance entre citoyens et institutions, aucune stratégie de défense n’est durable. Expliquer les choix budgétaires, montrer l’utilité concrète des investissements dans la sécurité ou la défense, et valoriser le rôle des forces locales, pompiers, police, services communaux sont des conditions indispensables au maintien de cette confiance. À l’échelle européenne, les échanges ont mis en lumière les limites actuelles d’une défense commune, tout en appelant à une coopération accrue et à une industrie européenne de la défense fondée sur la complémentarité plutôt que la compétition.
L’engagement citoyen, qu’il soit civil ou militaire, est un moteur vivant de la résilience nationale. Volontariat, protection civile, initiatives solidaires ou service volontaire, ainsi que la réserve civile et militaire, permettent aux citoyens de renforcer la sécurité collective tout en consolidant le lien entre population et institutions. Ces dispositifs illustrent que l’engagement citoyen constitue un levier concret pour la cohésion sociale et la capacité de réponse du pays face aux crises.
Conclusion : la résilience comme projet de société
La résilience est un projet de société fondé sur la coopération, la lucidité et la responsabilité partagée. Elle suppose de repenser la sécurité comme un bien commun, fruit d’une mobilisation conjointe des institutions, de la défense, et des citoyens. À l’heure où les crises s’enchaînent, cette culture de la préparation, de la confiance et de l’engagement apparaît comme le socle indispensable d’une démocratie forte et solidaire.