Un accord qui structure l’action climatique mondiale
Adopté par 195 États, l’Accord de Paris fixe une trajectoire claire : limiter le réchauffement à 2°C, avec l’objectif de tendre vers 1,5°C. Pour y parvenir, chaque pays doit définir des plans nationaux de réduction des émissions, et les renforcer tous les cinq ans.
Cet accord est le fruit de plus de vingt années de diplomatie climatique et repose sur trois piliers essentiels:
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la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
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l’adaptation aux dérèglements déjà inévitables ;
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l’indemnisation des pays et populations touchés par les catastrophes climatiques.
Contraignant juridiquement, il engage les États, dont la Belgique, à passer des paroles aux actes. Malgré ses limites, il reste une victoire du multilatéralisme dans un monde fragmenté.
Un climat qui se réchauffe plus vite que prévu
Les faits sont alarmants : 2024 a été la première année où la température mondiale a dépassé de plus de 1,5°C la moyenne préindustrielle. Les émissions de CO₂ continuent de battre des records, alimentées par les activités humaines mais aussi par des boucles de rétroaction inquiétantes comme l’augmentation des feux de forêt ou la baisse de l’absorption naturelle du carbone par les océans et les sols.
Dès lors, l’Accord de Paris peut sembler insuffisant. Mais aucun accord n’aurait pu répondre parfaitement au défi, tant l’arrêt brutal des émissions aurait dû commencer dès… 1992.
Un accord imparfait, mais une dynamique bien réelle
Malgré ses limites, l’Accord de Paris a profondément infléchi la trajectoire mondiale. En 2015, sans mesures supplémentaires, les scientifiques prévoyaient un réchauffement de 4°C à 6°C, voire plus ! Aujourd’hui, grâce aux efforts amorcés depuis, la hausse attendue est estimée entre 2,3°C et 2,5°C.
Les COP successives ont permis de renforcer ce cadre et de l’opérationnaliser :
L’Union européenne, de son côté, a mis en place des politiques climatiques qui ont permis une chute de 37% des émissions depuis 1990 et des investissements massifs dans le renouvelable.
L’accord reste pertinent, même sans les États-Unis
Le retrait américain sous Donald Trump ne remet pas en cause ni l’existence, ni l’utilité, de l’Accord de Paris :
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Le traité continue de s’appliquer entre les 194 autres parties.
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La dynamique climatique mondiale ne dépend plus d’un seul pays : l’Europe, l’Asie, les villes, les régions et les entreprises poursuivent la transition.
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Les États-Unis peuvent, comme en 2021, à nouveau réintégrer l’accord sous un futur gouvernement.
Le cadre reste solide, opérationnel et politiquement nécessaire.
Renforcer les ambitions : un intérêt collectif
Agir pour le climat n’est pas une option morale, mais un enjeu économique, social et environnemental majeur.
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Le Bureau du plan estime qu’un réchauffement de 3°C coûterait 5 % de PIB d’ici 2050.
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Les entreprises réclament un cadre clair : un plan d’action partagé est indispensable pour sécuriser les investissements.
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La transition crée déjà des opportunités d’emploi qui doivent être anticipées en matière de formation.