Mesures environnementales : une réponse renforcée aux enjeux PFAS
Afin de protéger l’environnement et de limiter l’exposition aux PFAS, la Wallonie met en place un ensemble de mesures immédiates et ambitieuses :
1. Accord pour avancer la norme prévue pour 2026 pour les eaux de distribution
La Wallonie s’accorde pour adopter dans les prochaines semaines l’application de la norme de 0,1 μg/l pour la somme de 20 PFAS dans les eaux de distribution, prévue par la Directive européenne 2020/2184. Initialement, cette norme devait entrer en vigueur au 1er janvier 2026. Cependant, pour garantir la sécurité immédiate des citoyens, le Gouvernement wallon l’applique sans attendre. Cette anticipation est rendue possible grâce à la coopération avec l’ensemble des producteurs et distributeurs d’eau potable.
À ce jour, plus aucun dépassement de cette norme n’est constaté dans les eaux de distribution en Wallonie, grâce à un monitoring étendu sur l’ensemble des ressources en eau potable. Ce monitoring se poursuivra jusqu’en 2025, avec une surveillance accrue des zones à risque identifiées. En complément, une valeur cible supplémentaire de 4 ng/l pour les 4 PFAS les plus dangereux (notamment le PFOS et le PFOA) sera introduite d’ici 2028, conformément aux recommandations de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA).
Concernant le TFA (acide trifluoroacétique), le plus petit des PFAS, bien qu’à l’heure actuelle, la toxicité du TFA est considérée comme très faible, un monitoring coordonné par la SWDE est en cours et une note spécifique sera proposée au Gouvernement wallon dans les prochaines semaines.
2. Introduction de valeurs seuils temporaires pour les boues et rejets des stations d’épuration (STEP)
Les boues issues des stations d’épuration constituent un risque de contamination par les PFAS lorsqu’elles sont utilisées comme fertilisants en agriculture. Sur base d’une recommandation du SPW ARNE, le Gouvernement wallon a donc établi une valeur cible temporaire de 40 μg/kg MS pour 6 PFAS dans les boues d’épuration (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS, PFHxA et le PFDA = 4 PFAS les plus dangereux, ainsi que 2 fréquemment rencontrés dans les boues et dont la toxicité est élevée) et 400 μg/kg MS (somme des 22 PFAS) pour une dose maximale d’épandage de 2 t MS/ha et par an et ce, de manière transitoire. Il est proposé qu’une évaluation de la pertinence de ces valeurs cibles soit réalisée si possible fin 2025 et au plus tard fin 2026.
Les valeurs cibles actuellement proposées permettent d’éviter l’arrêt immédiat de la valorisation agricole des boues de nombreuses stations d’épuration et à la SPGE d’élaborer progressivement, et dans un délai raisonnable, des pistes alternatives durables pour la gestion des boues urbaines, en tenant compte notamment des capacités d’accueil limitées des filières de traitement wallonnes.
Le Ministre a par ailleurs sollicité la Société publique de gestion de l’eau (SPGE) pour que l’Office international de l’Eau (OiEau) réalise une étude de benchmarking scientifique sur les normes à appliquer en PFAS dans les boues d’épuration, cette étude sera validée par le CSI. Il est également décidé de surveiller à long terme, les PFAS dans les eaux usées de STEP, à partir de 2025.