Découverte : Jette, l’esprit d’un village
70 communes belges sont dirigées par un ou une bourgmestre Engagé·e. Ce mois-ci, on vous emmène explorer Jette, la “Barcelone du Nord”.
70 communes belges sont dirigées par un ou une bourgmestre Engagé·e. Ce mois-ci, on vous emmène explorer Jette, la “Barcelone du Nord”.
En vrai, elle s’appelle “place Reine Astrid” mais tous les Jettois la connaisse sous le nom de “place du Miroir”. Parcourue par des ados en trottinette et des bébés en poussette, ce vaste espace accueille chaque dimanche un des plus grands marchés bruxellois. C’est là qu’on retrouve Claire Vandevivere, la bourgmestre locale.
“Ici, on est dans le coeur commercial de la commune ! Jette, c’est l’énergie d’une ville et l’esprit d’un village, résume-t-elle avec le dynamisme qui la caractérise. On a toutes les infrastructures commerciales, culturelles, sportives… On a énormément d’écoles. Bref, tout ce qu’il faut pour vivre comme dans une ville. Et en même temps, il y a cette convivialité, ces espaces verts et une dimension familiale qui rappellent l’âme d’un village.”
Ça se confirme très vite. À chaque coin de rue, Claire rencontre quelqu’un à qui elle va claquer la bise. Pas l’impression de traverser une ville de plus de 50.000 habitants.
Cela étant dit, Jette reste bel et bien un centre urbain et, à ce titre, elle n’échappe pas à la précarisation d’une partie de sa population. Claire nous emmène donc faire quelques courses à Caba Jette, l’épicerie sociale de la commune. Ici, on récupère les invendus des supermarchés et on complète la gamme de produits en achetant à bas prix. “L’idée, c’est que les gens puissent trouver ici au meilleur prix tout ce dont ils ont besoin”, nous explique Serge de Prez, le directeur. “C’est la Jette solidaire !”, ajoute la bourgmestre. Chaque semaine, ce sont pas moins de 327 familles qui remplissent leur frigo grâce à l’initiative.
Suite de la balade. Pour rejoindre la place Cardinal Mercier, on monte avec Claire Vandevivere. “Bienvenue dans la voiture la plus “cracra” des bourgmestres de Bruxelles, rigole-t-elle. Moi, je suis toujours à vélo dans Jette.” On s’en rend compte quand elle prend à gauche alors que c’est un sens interdit, excepté vélo. Oups ! Éclat de rire. Demi-tour.
En face de l’ancienne maison communale, une grande fresque qui rappelle le style d’un grand peintre surréaliste. “Vous saviez que Magritte a habité Jette pendant 24 ans ?” On peut d’ailleurs y visiter sa maison transformée en musée.
Mais depuis quelques années, c’est toute la cité qui a des allures d’exposition permanente à ciel ouvert.
“Cela fait longtemps qu’on essaie de mettre l’art dans la rue”, détaille la bourgmestre. La ville est donc parsemée d’oeuvres qui colorent les façades. “Regardez, là vous pouvez voir aussi les mosaïques. J’adore les mosaïques. Il y a une dizaine d’années, j’avais ce projet de faire de Jette la Barcelone du Nord. Il y en a un peu partout. Et elles ont été créées avec les citoyens ! Toujours cette envie de faire les choses ensemble à Jette.”
On ne pouvait terminer notre exploration sans passer par un parc. Parc de la Jeunesse, parc Baudouin, bois de Dieleghem, bois du Laerbeek, les espaces verts sont partout. “Ici, dès les premiers rayons de soleil, il y a énormément de jeunes et de moins jeunes qui utilisent toutes les infrastructures sportives de proximité ou simplement qui viennent se reposer entre amis ou pique-niquer.”
Et puis l’été, c’est aussi le moment du Jam’in Jette, un festival familial qui attire chaque année des milliers d’amateurs de musique. Et comme Jette, c’est un esprit de village où solidarité et convivialité font bon ménage, l’évènement est évidemment entièrement gratuit.